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L’enquête nationale 2025 menée par Officiel CSE auprès de 1000 élus dresse un portrait contrasté des CSE. S’ils apparaissent davantage structurés et professionnels, ils sont également confrontés à des limites de moyens et d’influence. Trois grandes tendances ressortent de cette enquête : une professionnalisation inégale, un recentrage sur les actions concrètes et un écart grandissant entre attentes et capacités réelles d’action.

Une professionnalisation croissante mais inégalitaire

Les élus sont de plus en plus expérimentés : près de 70 % exercent leur mandat depuis plus de 5 ans, et 37 % depuis plus de 10 ans. Cette ancienneté traduit une véritable montée en compétence et une expertise solide des élus, mais révèle aussi une difficulté à renouveler les équipes et, peut-être, à adopter de nouvelles pratiques (transition écologique, digitalisation des outils, etc.).

Notez le : c’est notamment pour répondre à la difficulté de renouveler les équipes à cause d’un manque de candidats, que la loi publiée le 26 octobre 2025 supprime la limite du nombre de mandats successifs au CSE.

Cette professionnalisation reste toutefois très inégale selon la taille des structures.

Dans plus de la moitié des entreprises de 500 à 1000 salariés, et dans plus de 80 % de celles dépassant 1000 salariés, les CSE emploient un ou plusieurs salariés ou permanents pour les assister dans leurs missions (comptabilité, santé, sécurité, gestion des ASC, etc.). Cette institutionnalisation des grands CSE accentue la fracture avec les petits CSE disposant de moins de moyens, et qui fonctionnent encore beaucoup sur la base du bénévolat.

Dans les grandes entreprises, la présence syndicale est également très forte : en 2025, plus de 90 % des élus dans les entreprises de plus de 500 salariés ont été élus sur une liste syndicale. Mais les disparités sont grandes et plus la taille de l’entreprise diminue, plus la présence syndicale y est faible.

Cette situation marque encore plus la fracture entre les grands CSE, qui bénéficient d’un accompagnement structuré via les syndicats, et les petits CSE, moins outillés et plus isolés face à leurs responsabilités.

Le pouvoir d’achat au cœur des priorités

Les augmentations de salaire ont significativement diminué : elles ont concerné 52 % des entreprises en 2024/2025, contre 67 % en 2022/2023. Les employeurs favorisent des mesures ciblées plutôt que des revalorisations générales, ce qui alimente la frustration des élus et une perte de confiance dans les négociations annuelles obligatoires (NAO).

Les CSE réagissent en développant leurs propres dispositifs de soutien au pouvoir d’achat. Ainsi, 6 CSE sur 10 déclarent avoir mis en place des dispositifs en faveur du pouvoir d’achat des salariés : chèques cadeaux, augmentation de la valeur des titres restaurants, accord d’augmentation des salaires, accord sur des primes exceptionnelles pour les salariés, etc.

Mais cela se fait parfois au détriment d’un engagement dans des thématiques plus globales telles que l’écologie, l’égalité professionnelle ou la qualité de vie au travail. Ainsi, seuls 26% des élus se sont emparés des missions du CSE liées à l’écologie, au climat et à l’environnement, et peu de commissions ont été créées sur ces thématiques.

Dans un contexte d’inflation et de pression économique, les CSE privilégient donc des actions concrètes et immédiates.

Écart croissant entre moyens et attentes : des élus expérimentés et engagés, mais freinés dans leurs actions

L’enquête met en lumière un paradoxe : les élus sont de plus en plus investis et compétents, mais leurs marges de manœuvre se réduisent.

S’ils jugent à 68 % que la qualité du dialogue social dans leur entreprise est bonne ou très bonne, seuls 32 % estiment avoir une influence réelle sur les décisions de l’entreprise.

Ce sentiment d’impuissance s’explique par plusieurs constats :

  • le pouvoir d’achat des salariés est un sujet majeur, mais les revalorisations salariales liées à l’inflation sont en nette baisse dans les entreprises ;
  • le recours aux expertises par les CSE reste limité : en 2025, 42 % des CSE seulement ont fait appel à un expert ;
  • 45 % des entreprises ont été confrontées à des difficultés importantes (plan de sauvegarde de l’emploi, délocalisation, fusion/acquisition, etc.). Si 96 % des élus concernés se sont mobilisés face à ces situations, rares sont ceux qui estiment avoir eu un impact réel sur les décisions finales.

Ces chiffres traduisent une tension durable entre l’engagement des élus et la faiblesse de leurs leviers d’action. Malgré leur expérience, leur implication et leur volonté d’agir, beaucoup se sentent cantonnés à un rôle consultatif, sans véritable influence sur les choix économiques ou sociaux majeurs dans leur entreprise.

Enquête nationale des CSE 2025 réalisée par Officiel CSE, 10e édition, septembre 2025

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